Le revenu minimum de la honte

Ils parlent d’un revenu minimum d’existence. Déjà que ce pays a perdu le goût de l’effort, où allons nous ? Que sont devenus les petits-fils des grognards qui parcoururent l’Europe, l’Afrique avec pour seul moyen de transport leurs pieds ? Que sont devenus les fils de ces fiers poilus qui s’offrirent sans reculer à la mort ou reculèrent sans honte pour mieux revenir et vaincre ?

Vivre sans efforts n’est pas vivre, la mollesse a toujours tué les civilisations. Qui donc peut se vanter d’une telle idée, qui peut encore croire que le don d’un millier d’euros sera suffisant pour vivre ? L’effort, le combat, la lutte pour parvenir à un résultat est une constante.  Comment jouer d’un instrument de musique sans effort ? Comment peindre un chef d’œuvre sans effort ? Comment devenir boulanger, électricien, mécanicien, sans effort ? Apprendre demande de la constance. Devenir maître dans son domaine demande de l’effort, du travail. Il n’y a pas de don assez puissant pour éviter la frustration de l’apprentissage. Donner aux gens un revenu sans effort, c’est encourager l’oisiveté, donc le vice.

Oisiveté est mère de tous les vices, vicieux, celui qui prendra l’argent donné et ira sur le marché noir offrir sa capacité de travail sans se déclarer. Vicieux celui qui se contentera de faire des enfants en touchant l’argent donné et sans rien faire d’autre.

Revenez à la raison, le travail, l’effort, quel que soit le nom que vous donniez à la peine, il en faut pour être fier de soi. Comment être fier de soi quand on obtient sans mériter ?

Devenir mendiant professionnel voilà donc notre avenir ? Attendre le bon vouloir et baiser la main qui donne puis rentrer dans son terrier en attendant la prochaine aumône ? Est-ce là tout l’honneur des humains de demain ?

Car pendant votre sieste, ceux qui vous font la charité continueront à s’enrichir. Où pire, si toute la planète décide de vivre du R.M.E qui fournira l’électricité, qui récoltera ?

A Rome, les empereurs donnaient du pain et des jeux, nos démocrates présidents, reines ou chanceliers donnent du revenu minimum d’existence et de la télé. Ils n’augmentent pas le numérus clausus d’entrée en fac de médecine, ils ne permettent pas les longues études à un fils de rien et de personne, mais ils donnent un revenu minimum d’existence.

L’entrée dans les grandes écoles, dans les prestigieuses universités ne se fera pas avec un revenu minimum d’existence, clos à jamais ces temples du savoir aux bénéficiaires de R.M.E. Même les plus doués devront faire la queue devant l’improbable mécène.

Quand tu seras atteint d’un mal chronique, fini le gentil médecin et la gentille sécu, ton R.M.E devra payer les médicaments, les opérations, les lunettes, le dentier et tu t’apercevras que tu ne peux pas, alors le surnom de sans dents t’ira à ravir et « mimolette 1^er » aura eu raison, pour une fois, avant tout le monde.

Le revenu minimum d’existence est une indécence à l’honneur de l’humanité. Il faut revenir très vite au goût de l’effort, de l’entraide, sinon, des envahisseurs vraiment affamés et accoutumés à la lutte nous croqueront tout cru, comme ce fut toujours le cas au cours de l’Histoire des civilisations.

Avec nous refusez, la lénifiante politique de l’enrobage dans du toujours plus de vaseline. La vaseline, vous savez à quoi elle sert… N’en soyez pas les victimes.

Comments

[elle]

Le revenu minimum d'existence ou comment déresponsabiliser ou déculpabiliser un peu plus nos hommes politiques : plus besoin de trouver du travail aux citoyens puisqu'ils ont un "revenu de naissance."
Tous ces grands stratèges ont simplement oublié que le travail c'est aussi la dignité de l'homme. Pour finir, méditons sur les paroles de Bernard Lavilliers :
J'peux plus exister là
J'peux plus habiter là
Je sers plus à rien - moi
Y'a plus rien à faire
Quand je fais plus rien - moi
Je coûte moins cher - moi
Que quand je travaillais - moi
D'après les experts

J'voudrais travailler encore - travailler encore
Forger l'acier rouge avec mes mains d'or
Travailler encore - travailler encore
Acier rouge et mains d'or